Washington, D.C., 6 octobre 2022 (OPS) - L'Organisation panaméricaine de la Santé (OPS) travaille en étroite collaboration avec les autorités de santé publique haïtiennes et les partenaires internationaux pour soutenir la réponse du pays à la récente épidémie de choléra.
Après plus de trois ans sans cas signalés, Haïti a confirmé pour la première fois le 2 octobre deux cas de Vibrio cholerae O1. Dans une mise à jour du 5 octobre, les autorités nationales ont confirmé 11 cas, dont deux décès, et un total de 111 cas en cours d'investigation dans diverses communes autour de Port-au-Prince.
Comme première réponse immédiate, l'OPS a fait don de deux tonnes de fournitures médicales et de matériel pour la gestion des cas et la désinfection de son stock d'urgence à Port-Au-Prince à Médecins Sans Frontières (MSF), qui facilite la réponse sanitaire dans la zone affectée.
L'OPS a également fourni des tentes à MSF et au ministère de la Santé pour mettre en place quatre centres de traitement du choléra pouvant accueillir 50 patients chacun. En outre, l'Organisation est en train de se procurer des kits anti-choléra et d'autres fournitures essentielles pour traiter les patients et prévenir la propagation de la maladie.
Haïti est actuellement confronté à une crise humanitaire complexe, notamment des troubles sociopolitiques et des blocages de carburant qui limitent considérablement le fonctionnement des services de santé et entravent la fourniture de l'aide humanitaire par les organisations internationales et les partenaires.
L'accès aux communautés touchées est extrêmement difficile et s'est aggravé au cours des dernières semaines en raison des pénuries de carburant, des marches de protestation, des pillages et des grèves générales. Les établissements de santé commencent à fermer leurs portes et le personnel soignant ne peut pas se rendre au travail. Les patients rencontrent les mêmes difficultés en raison du manque de transports et des barrages routiers autour de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Les problèmes d'alimentation électrique affectent l'accès de la population à l'eau, ce qui peut aggraver une situation déjà précaire.
Dans une alerte épidémiologique publiée le 2 octobre, l'OPS a prévenu que l'aggravation de la violence affecte l'évaluation opportune de la situation épidémiologique, et que les cas de choléra sont susceptibles d'être plus nombreux dans le pays. L'OPS a souligné que les conditions socio-politiques et de conflit pourraient avoir un impact important sur la dynamique de résurgence du choléra et la gravité de la maladie chez les patients souffrant de diarrhée aiguë.
L'OPS a recommandé aux pays de la région de renforcer leurs systèmes de surveillance pour la détection précoce du choléra et des maladies diarrhéiques aiguës et de mettre à jour leurs plans de préparation et de réponse. L'Organisation a également appelé les États membres à poursuivre leurs efforts et à renforcer les actions visant à améliorer la qualité et les conditions de l'eau et de l'assainissement.
Entre octobre 2010 et février 2019, une épidémie soutenue a provoqué plus de 820 000 cas de choléra et près de 10 000 décès en Haïti. En février de cette année, Haïti a marqué trois ans sans choléra et se préparait à soumettre son dossier pour la certification du statut de pays exempt de choléra à la fin de 2022.
Le choléra se propage par l'eau et les aliments contaminés par des matières fécales et provoque une diarrhée aiguë en quelques heures. L'eau potable et l'assainissement sont essentiels pour prévenir et contrôler la transmission du choléra, ce qui peut être un défi dans les communautés pauvres et dans les situations de conflit. La maladie peut être traitée par des mesures de réhydratation et des antibiotiques.