Le contexte historique des conflits sociopolitiques d’Haïti a eu un impact négatif sur le système de soins de santé. Le tremblement de terre de 2010 et l'ouragan Matthew en 2016 ont dévasté le système de soins déjà fragile. Un autre séisme majeur a frappé le pays en 2021, affaiblissant un système de santé déjà défaillant et augmentant les défis en matière de santé mentale.
La pandémie a exacerbé les besoins en santé mentale en Haïti. L'anxiété générale et les inquiétudes liées au coronavirus et à son impact se sont installées. Le coût des services de santé mentale et des médicaments a augmenté, tandis que de nombreux hôpitaux qui avaient l'habitude de traiter les patients souffrant de troubles mentaux étaient désormais à capacité maximale ou sont devenus des centres de dépistage du COVID-19. Les prestataires de soins et le personnel médical épuisés ont souffert d'une augmentation du taux de dépression.
Mise en œuvre et réalisations
L'évaluation des besoins et la cartographie des ressources en Haïti ont couvert trois départements de la région du Grand Sud : Sud, Nippes et Grande Anse. Dans chacun de ces départements, un coordinateur d'activité a soutenu le ministère de la Santé pendant la COVID-19. Les coordinateurs de département en santé mentale du ministère de la Santé, travaillant en étroite collaboration avec les coordinateurs de l'OPS, ont contribué à l'évaluation des besoins et à la cartographie des ressources, ainsi qu'à l'élaboration du plan de mise en œuvre du projet. L'objectif du projet était de promouvoir l'utilisation efficace du groupe de travail technique pour aider les parties prenantes à partager des informations, à optimiser les interventions et à aligner leurs stratégies.
Des efforts considérables ont permis le renforcement des capacités sur mhGAP pour les prestataires de soins de santé primaires et sur les cours de premiers soins pour les agents de santé communautaires. Un total de 728 agents de santé communautaires de 103 centres de soins de santé couvrant une population totale de 1.300.135 personnes ont reçu une formation dans les districts du Sud, Nippes et Grande Anse.
La formation mhGAP a été menée par le directeur national de la santé mentale. Un total de 42 personnes ont reçu la formation, dont 21 médecins et 21 infirmiers parmi 23 femmes et 19 hommes. La formation a couvert 23 centres de santé dans les départements du Sud, du Sud-Est, des Nippes et de la Grande Anse. Les formateurs ont utilisé une version adaptée du manuel mhGAP-IG qui reprend des éléments de la version mhGAP humanitaire.
En plus de la création de services de santé mentale, de l’augmentation de la sensibilisation et de la réduction de la stigmatisation liée aux conditions de santé mentale, une campagne de communication a été développée en collaboration avec les représentants du ministère de la Santé et les acteurs du groupe de travail technique santé mentale et soutien psychosocial (SMSPS).
Matériel de communication