Washington D.C., le 7 septembre 2022 (OPS) - Alors que les Amériques comptent désormais le plus grand nombre de cas de variole du singe au monde et que la COVID-19 reste une "menace importante" pour la région, la prévention est essentielle pour éviter la propagation de l'infection et protéger la santé des populations, a déclaré la directrice de l'Organisation panaméricaine de la Santé (OPS), le Dr Carissa F. Etienne.
Malgré une diminution des cas de COVID-19, des hospitalisations et des décès dans les Amériques, "des centaines de personnes meurent encore chaque jour de la COVID-19 dans notre région", a déclaré le Dr Etienne lors d'un point de presse aujourd'hui.
"Pourtant, certains pays ont réduit leurs mesures de santé publique alors que des millions de personnes ne sont toujours pas vaccinées."
Quoique la plupart des vaccins livrés dans les Amériques sont destinés à des rappels, 10 pays et territoires n'ont toujours pas encore complètement vacciné ne serait-ce que 40 % de leur population et certaines personnes n'ont pas encore reçu une seule dose de vaccin.
"Nous ne devons pas et ne pouvons pas être complaisants, car ce virus circule toujours, évolue toujours, et de nouvelles variantes peuvent encore apparaître", a déclaré le Dr Etienne, appelant les pays à donner la priorité à ceux qui ne sont toujours pas protégés, notamment les enfants qui retournent à l'école ce mois-ci.
En ce qui concerne l'épidémie de variole du singe, la directrice de l'OPS a souligné que plus de 30 000 cas ont été signalés dans la région, faisant des Amériques l'épicentre mondial de la pandémie.
La plupart des cas sont concentrés aux États-Unis, au Brésil, au Pérou et au Canada, et principalement chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, bien qu'au moins 145 cas aient été signalés chez des femmes et 54 chez des personnes de moins de 18 ans.
Suite à une demande des États membres lors d'une session spéciale du Conseil directeur de l'OPS en août, l'OPS a conclu un accord avec le fabricant du vaccin contre la variole du singe afin de le mettre à la disposition des pays de la région.
Cependant, en raison de la pénurie de vaccins et de l'absence de traitement efficace contre la variole du singe, le Dr Etienne a exhorté les pays à "intensifier leurs efforts pour prévenir la propagation du virus."
Cela passe par des campagnes de communication efficaces, utilisant des messages pragmatiques, honnêtes et ciblés "afin que chacun sache comment se propage la variole du singe, comment identifier les symptômes spécifiques et quand consulter un médecin."
La directrice de l'OPS a également appelé à augmenter et à décentraliser la capacité de dépistage, en particulier pour les populations à haut risque, et à veiller à ce que les travailleurs de la santé soient formés pour identifier les symptômes et fournir des soins de haute qualité et respectueux.
La directrice de l'OPS a appelé les pays à lutter contre la stigmatisation entourant la maladie, car elle empêche les personnes à risque d'accéder à l'information, de se faire dépister ou de consulter un médecin.
"La stigmatisation n'a pas sa place en santé publique", a-t-elle déclaré. "Si nous ne sommes pas proactifs pour surmonter ces obstacles, la variole du singe se propagera en silence."
L'OPS travaille actuellement avec les pays pour donner la priorité aux doses limitées de vaccin pour les groupes à haut risque et pour renforcer les tests. Elle a également élaboré des directives et des ateliers pour soutenir les efforts des pays en vue d'impliquer les communautés touchées.
"Comme nous l'avons vu avec la réponse mondiale au COVID-19, l'accès aux ressources et une collaboration soutenue sont essentiels pour arrêter un virus", a déclaré le Dr Etienne.
"Une réponse de santé publique efficace exige que nous soyons décisifs, que nous agissons rapidement et que nous donnions la priorité au soutien des plus vulnérables dans notre région."