Le BSP a continué à affiner ses systèmes de gestion et d’administration pour en améliorer l’efficience et l’efficacité, en s’alignant étroitement sur la réforme et la planification stratégique en cours à l’OMS, tout en reconnaissant et en respectant le statut de l’OPS en tant qu’organisation internationale indépendante qui, de même que son Directeur, rend des comptes directement aux États Membres des Amériques.
Puisque le Plan stratégique 2014-2019 de l’OPS tire à sa fin, le Bureau a entamé les préparatifs en vue de l’élaboration du Plan stratégique 2020-2025, en tenant compte de cadres tels que les ODD, le PASDA2030 et le 13e PGT de l’OMS. Ce processus bénéficiera aussi de l’évaluation finale du Programme d’action sanitaire pour les Amériques 2008-2017 ainsi que de l’évaluation du Programme et budget 2016-2017 réalisée à la fin de cet exercice biennal. Une feuille de route pour l’élaboration du nouveau Plan stratégique a été élaborée et entérinée par la 162e session du Comité exécutif en juin 2018 (document CE162/INF/2). Les États Membres de l’OPS seront entièrement associés à la formulation du Plan stratégique, par le moyen d’un groupe consultatif sur le plan stratégique et de consultations menées auprès des pays.
Le BSP a renforcé ses opérations relatives à la gestion des connaissances et au partage de l’information grâce à la création du Bureau de la gestion des connaissances et des publications (KMP) en janvier 2018. En plus de la gestion des connaissances, celui-ci est chargé de la mémoire institutionnelle, des services de publication, ainsi que de la supervision des centres collaborateurs de l’OPS/OMS et de la revue Pan American Journal of Public Health. KMP s’emploiera à promouvoir les publications scientifiques et techniques du BSP, en accroissant la diffusion et l’impact de celles-ci parmi des publics clés, dont les responsables de l’élaboration des politiques, et en appuyant les auteurs au niveau national pour veiller à ce que les données factuelles pertinentes soient publiées.
Conformément à son engagement visant à renforcer l’approche axée sur les pays adoptée par l’OPS, le BSP a continué à élaborer et à mettre en œuvre des stratégies de coopération avec les pays (CCS) qui cadrent avec la stratégie à moyen terme relative au travail du Bureau dans les pays et avec ceux-ci. Pendant la période visée par ce rapport, 14 CCS ont été mises à jour et ont inclus un accent sur la santé universelle avec une approche de soins de santé primaires. En juin 2018, 28 CCS au total étaient actuels et à jour.
Au cours de l’année 2017, l’Organisation a élaboré un nouveau plan destiné à opérationnaliser la stratégie des pays clés de l’OPS, laquelle vise les huit pays reconnus dans la politique budgétaire 2012 de l’OPS (document CSP28/7) comme présentant les indices de développement sanitaire les plus faibles. Ce plan aidera le BSP à accorder un soutien plus efficace aux pays clés pour que ceux-ci puissent atteindre leurs objectifs en matière de santé, dont la santé universelle.
En septembre 2016, lors du 55e Conseil directeur de l’OPS, les États Membres de l’OPS ont adopté le Cadre de collaboration avec les acteurs non étatiques (FENSA) (document CD55/8, Rev. 1), par la résolution CD55.R3. Le FENSA favorise et renforce les interactions de l’OPS avec les acteurs non étatiques, y compris ceux du secteur privé, tout en mettant en place les mécanismes nécessaires pour évaluer les risques inhérents à cette collaboration, afin de protéger l’Organisation des conflits d’intérêts et de toute influence indue. Le Cadre offre aussi une feuille de route et des étapes précises que le BSP suit lorsqu’il prend des décisions relatives à des projets de collaboration avec des acteurs non étatiques.
En coordination avec le Secrétariat de l’OMS, le BSP a élaboré des outils opérationnels visant à mettre en œuvre le FENSA d’une manière qui favorise la collaboration, tout en protégeant et en préservant l’intégrité, la réputation, l’indépendance et le mandat de santé publique de l’Organisation. Le Bureau du conseiller juridique du BSP a offert aux représentants de l’OPS/OMS et aux directeurs de départements des orientations relatives au cadre et aux processus intérimaires servant à mettre celui-ci en œuvre. Depuis la mise en application du FENSA, toutes les nouvelles collaborations sont examinées à la lumière de ce cadre stratégique en vue d’encourager et d’améliorer la collaboration avec les acteurs non étatiques ; en 2017, le BSP a réalisé plus de 100 contrôles diligents standards et examens standards de l’évaluation des risques, ainsi que des centaines de contrôles et d’examens simplifiés concernant des collaborations à faible risque avec des acteurs non étatiques.
Aux niveaux régional, infrarégional et national, le BSP a renforcé et développé ses relations avec ses organisations partenaires tout en cherchant à former de nouveaux partenariats. Dans le domaine des partenariats de nature financière, une somme de $186,7 millions en contributions volontaires à l’OPS a été mobilisée durant l’exercice biennal 2016-17, provenant de partenaires existants, de 11 nouveaux partenaires et d’organisations avec lesquelles l’OPS n’avait pas d’ententes au cours des cinq années antérieures. Parmi ces partenaires et ces organisations, on peut noter le gouvernement du Luxembourg, le Fonds de l’OPEP pour le développement international, l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), Together for Girls, le Secrétaire à la préparation et à l’intervention du Département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis d’Amérique, le Conseil sud-américain de la santé (ORAS), le Conseil des organisations internationales des sciences médicales (CIOMS), l’Administration des produits thérapeutiques du ministère de la Santé du gouvernement australien, le Partenariat Pan-Caraïbe contre le VIH/sida (PANCAP) et le Plan binational de développement pour la région frontalière Équateur-Pérou.
Durant la période considérée, le BSP a poursuivi ses activités relatives à son partenariat avec l’OEA, participant au Groupe d’évaluation de la mise en œuvre des initiatives des Sommets (GRIC) et à des réunions du Groupe de travail mixte sur les Sommets, pour préconiser l’inclusion de priorités de santé à l’ordre du jour du Sommet des Amériques. En outre, le BSP a maintenu son appui au programme de bourses OEA-OPS, en vue de contribuer au renforcement des systèmes de santé, de faire progresser les politiques relatives à la recherche en santé et d’améliorer les approches stratégiques du renforcement des capacités dans le secteur de la santé. Grâce à ce partenariat, à la fin de 2017, 27 pays19 de la Région avaient reçu 683 bourses destinées à des professionnels désirant obtenir un diplôme d’études supérieures, au Brésil et au Mexique. Le BSP et l’OEA ont formé un groupe de travail interorganisations afin de coordonner les activités et le soutien visant à aider les pays des Amériques à atteindre les objectifs figurant au Programme de développement durable à l’horizon 2030. Dans le cadre de son travail, le groupe vise à faire concorder les ODD avec les mandats existants de chaque organisation.
Partenariats axés sur les pays pour la santé universelle par le moyen des SSP
Belize : Le BSP contribue à la mise en œuvre de l’approche des réseaux intégrés de services de santé grâce à un projet appelé « Établissements de santé intelligents » financé par le DFID, et à l’entente de financement signée entre le gouvernement du Belize et l’Union européenne visant à appuyer une intervention complète de renforcement des systèmes de santé. Le projet inclut une évaluation de la réforme en santé mise en œuvre au Belize et une restructuration du système de santé, l’adoption d’interventions liées au projet « Établissements de santé intelligents » par des hôpitaux communautaires et régionaux, une évaluation de la prestation de services et du modèle de soins, une amélioration du système d’information en santé du Belize, et une expansion du programme national d’assurance maladie. Le projet est également lié à une amélioration des services de soins primaires destinée à favoriser une alimentation saine ainsi que la prévention des MNT et la lutte contre celles-ci.
Brésil : Le BSP a conclu des partenariats avec le ministère de la Santé, le Conseil national des secrétaires d’État à la santé (CONASS), l’Université fédérale du Rio Grande do Sul et l’Université de Brasilia pour renforcer le système unifié de santé, grâce à l’élaboration de méthodologies servant à planifier et à développer le personnel des SSP et des situations d’urgence, par le moyen du projet de renforcement de la gestion des ressources humaines. Le système unifié de santé vise à offrir un accès universel aux services de santé.
Caraïbes : L’OPS a signé une entente avec la Banque de développement des Caraïbes en juin 2018 afin d’exécuter un projet ayant pour thème « Renforcer la résilience individuelle et sociale pour faire face aux effets des catastrophes naturelles : accroître les capacités en matière de soutien en santé mentale et de soutien psychosocial dans la prise en charge des catastrophes dans les Caraïbes ». Entamé en avril 2018, ce projet de 18 mois, qui prend appui sur les enseignements tirés de la saison des ouragans 2017, ne se bornera pas à renforcer les capacités régionales, mais offrira aussi un point d’entrée pour renforcer les services en santé mentale et leur intégration aux SSP. On portera une attention particulière aux besoins des groupes qui sont souvent plus exposés en temps de catastrophe, dont les enfants, les femmes, les personnes âgées, les autochtones, les personnes ayant des problèmes de santé mentale préexistants, les migrants, les personnes handicapées, les sans-abris et les personnes vivant dans des refuges. Étant donnés les effets potentiels du changement climatique sur les petits États insulaires en développement des Caraïbes, l’OPS collabore avec la CARPHA et avec le Centre de la Communauté des Caraïbes sur le changement climatique pour mobiliser des ressources en vue de bâtir des systèmes de santé résistants au climat dans les Caraïbes, à l’aide d’une approche du type « Un monde, une santé ». Cette approche facilitera l’inclusion d’un élément de santé sectorielle dans les plans nationaux d’adaptation au changement climatique que les pays des Caraïbes sont en train d’élaborer.
Chili : Le BSP a conclu des partenariats avec l’Université du Chili, le ministère de la Santé, des professionnels de la santé exerçant dans des cliniques et des hôpitaux, ainsi que des associations professionnelles de pédiatrie pour faciliter et mettre au point une étude visant à surveiller la mise en œuvre du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel (le Code) et des résolutions ultérieures de l’Assemblée mondiale de la Santé. Le Réseau de surveillance et d’appui à l’échelle mondiale pour l’application du Code, appelé NetCode, est l’entité responsable de surveiller la mise en œuvre du Code, et le Chili a été l’un des huit pays invités à participer à l’application d’un nouveau protocole relatif à NetCode. Le Chili fut le seul pays à compléter l’étude, et il en a présenté les résultats lors de la troisième réunion de NetCode, tenue au Siège de l’OMS, à Genève, en avril 2018.
Colombie : Le projet interorganisations « Santé pour la paix » de l’ONU, auquel participent le FNUAP, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’OPS et le ministère de la Santé, portait sur les éléments clés concernant le développement de la santé en zones rurales et la réduction des iniquités chez les populations vulnérables et frappées d’exclusion. Financé par le Fonds fiduciaire multipartenaires des Nations Unies pour le post-conflit en Colombie, un Fonds géré par le PNUD, ce projet a créé 27 espaces définis à des fins de renforcement des capacités et de réinsertion (ETCR) dans 14 départements et 25 municipalités, et est axé sur les SSP, la santé sexuelle et génésique, ainsi que la santé des nourrissons et la santé nutritionnelle. Un renforcement des capacités a été offert sur la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME) au niveau des communautés pour 44 responsables communautaires des ETCR, sur la PCIME clinique et la santé nutritionnelle pour 47 professionnels de la santé, et sur la santé mentale pour 48 professionnels des SSP.
El Salvador : Le BSP a contribué à la formulation du programme national en matière de recherche en santé et à la création d’une commission interinstitutions, dirigée par l’Institut national de santé. La commission comprend les sept entités qui composent le système de santé national, ainsi que des universitaires et des enquêteurs nationaux ; elle vise à définir des priorités de santé publique et à générer des données factuelles servant à guider les politiques publiques. À l’instigation de la commission, le Sustainable Sciences Institute de San Francisco a donné une formation à 30 professionnels concernant la rédaction d’articles scientifiques ; de plus, en septembre 2017, des professeurs de l’Université péruvienne Cayetano Heredia ont formé 35 épidémiologistes en matière d’enquêtes sur les flambées et de lutte contre celles-ci.
Équateur : Le BSP a joué un rôle important dans la fondation d’un conseil intersectoriel pour la promotion de la santé, qui comprend plus de 25 entités locales ainsi que de représentants d’institutions publiques, du monde universitaire et de la société civile. La fondation de ce conseil a entraîné la création de six commissions intersectorielles, qui travailleront de concert sur des thèmes précis liés à la promotion de la santé et à la prévention des maladies, et qui s’attaqueront aux défis existants au niveau des politiques. Le conseil a donné aux parents, aux enseignants, aux élèves et étudiants, aux quartiers, aux vendeurs de rue, aux comités locaux de santé, aux associations professionnelles et à d’autres entités l’occasion de jouer un rôle actif dans la prise de décision.
Grenade : Le BSP a collaboré avec l’Union européenne et avec les autorités nationales pour mieux définir l’ensemble d’appuis budgétaires de l’UE, axé sur les SSP, qui était en cours de négociation avec les pays. En outre, le BSP a conclu un partenariat avec l’Université Dalhousie pour aider au renouvellement de la stratégie et de la politique en matière de ressources humaines pour la santé universelle, et à l’élaboration d’un plan d’action chiffré. La coopération technique du BSP, conjointement avec le Fonds Inde, Brésil et Afrique du Sud (IBSA) administré par le PNUD, la subvention de l’Union européenne pour les SSP et l’entente de coopération conclue avec l’Unité d’économie de la santé de l’University of the West Indies, a joué un rôle essentiel dans les progrès relatifs à la mise en œuvre du programme national d’assurance maladie en Grenade.
Guatemala : Le BSP a favorisé la participation du ministère de la Santé et de représentants de l’AECID et de l’UE lors de la réunion de haut niveau sur la santé universelle au 21e siècle tenue en décembre 2017 en Équateur. Depuis cette réunion, le BSP, l’AECID, l’UE et le ministère de la Santé du Guatemala ont convoqué des réunions visant à aligner leurs plans de travail et leurs nouveaux projets sur la mise en œuvre du modèle de soins de santé et de gestion de la santé axé sur les SSP dans ce pays.
Nicaragua : Le BSP, et notamment le campus virtuel de santé publique, s’est joint aux centres collaborateurs pour la classification internationale des maladies-10 en Argentine et au Mexique pour améliorer les statistiques vitales grâce au renforcement des capacités nationales et locales concernant l’inscription de la population et la façon correcte de remplir les certificats de décès.
Vers la fin de 2017, le BSP a adopté un nouveau Plan stratégique de communications 2018-2022 qui permettra de faire de la communication en santé (« C4H » en anglais) l’un des domaines de la coopération technique offerte par le BSP. Le terme « C4H » désigne la communication en santé qui cherche à influencer les comportements et les attitudes, ainsi qu’à générer des résultats positifs en matière de santé publique. Cette approche, qui met à profit le nombre croissant de données indiquant quels types de communication sont les plus efficaces, met l’accent sur des contenus et des récits fondés sur les données factuelles, empreints d’émotion et exceptionnels qui sollicitent la participation du public et communiquent efficacement des informations importantes en matière de santé. Cette approche cherche à amplifier les « voix de la première ligne » dans l’ensemble du paysage de la santé publique pour qu’elles racontent des histoires recueillies sur le terrain portant sur les besoins et les changements en matière de santé, et présentent des informations sanitaires de manière plus persuasive aux individus, aux familles et aux communautés, ainsi qu’aux responsables de l’élaboration des politiques et aux décideurs. La « C4H » met l’accent sur le dialogue avec de nouveaux publics plus jeunes par le moyen de contenu ciblé sur les médias sociaux et sur d’autres nouvelles plateformes. Pendant la période visée par ce rapport, le BSP a offert un renforcement des capacités en « C4H » aux ministères de la Santé du Guatemala, du Guyana, du Mexique et de l’Uruguay.
Pendant la période considérée, le Bureau a pris des mesures visant à simplifier la sélection des membres du personnel, à améliorer la planification des ressources humaines, à accroître l’efficience du travail et à intensifier l’apprentissage institutionnel. Le BSP s’est joint à l’OMS pour lancer un logiciel infonuagique de gestion des talents, appelé Stellis, qui automatise le processus de recrutement et de sélection du début à la fin. Un processus de sélection révisé a également été mis en œuvre. Ces initiatives ont réduit le temps moyen écoulé entre la date de clôture du poste vacant et la nomination du nouveau membre du personnel, le faisant passer d’environ huit mois à cinq mois seulement.
Une nouvelle plateforme en ligne a été mise en place pour créer un processus plus accessible et plus simple de redéfinition des fonctions et des postes du personnel ; cette plateforme comprend également des liens vers les engagements institutionnels et les domaines transversaux.
En 2017, le BSP a mis en œuvre un programme de télétravail en vue de réaliser des économies sur le plan administratif, d’améliorer la conciliation travail-famille, et de faciliter le recrutement et la rétention de personnel hautement qualifié. Plus de 140 employés ont fait du télétravail en 2017 ; 66 % d’entre eux ont indiqué que leur productivité au travail ainsi que leur moral s’étaient de ce fait améliorés.
Le BSP a aussi mis en œuvre iLearn, le système mondial de gestion de l’apprentissage de l’OMS, et l’a mis à la disposition aussi bien des employés réguliers que des collaborateurs occasionnels. Au milieu de 2018, plus de 200 cours iLearn différents avaient été suivis par quelque 785 utilisateurs au Siège de l’OPS, dans les bureaux nationaux et dans les centres collaborateurs.
L’initiative en faveur du respect sur le lieu de travail du BSP, lancée en 2015, a continué à favoriser la création d’un milieu de travail sûr et respectueux. Un cours iLearn de trois heures a été lancé pour faire connaître à tout le personnel du BSP les premiers signes indiquant un conflit, et pour offrir des conseils sur la façon d’aborder les situations difficiles et de trouver des solutions lorsqu’un conflit est inévitable. Pendant la période visée par ce rapport, 600 employés du Siège et des bureaux nationaux de l’OPS ont reçu une formation sur la résolution de conflits et les compétences en communication. Enfin, un prix d’excellence en matière de respect sur le lieu de travail a été créé en vue de renforcer et de reconnaître les comportements positifs et appropriés en milieu de travail.
En 2017, le Bureau d’éthique du BSP a automatisé son programme relatif aux déclarations d’intérêts, qui prescrit aux membres du personnel occupant des catégories et des postes désignés de divulguer toute activité ou tout intérêt qui pourrait donner lieu à des conflits d’intérêts concernant le travail ou le mandat de l’Organisation. Un questionnaire de déclaration d’intérêts a été envoyé par voie électronique à environ 200 membres du personnel, et sera envoyé annuellement. Le Bureau d’éthique examine ensuite les réponses reçues des membres du personnel pour détecter les conflits d’intérêts éventuels.
Le rapport annuel 2017 du Comité d’audit a recommandé que la fonction d’enquête soit complètement séparée du Bureau d’éthique, pour permettre un meilleur fonctionnement aussi bien de la fonction relative à l’éthique que de celle relative aux enquêtes, conformément aux pratiques optimales. À la suite d’une décision prise par la Direction exécutive du BSP, décision entérinée par la 161e session du Comité exécutif de l’OPS en septembre 2017 (document CE161/6), un Bureau d’enquête a été créé et a commencé ses activités en janvier 2018. Le fait de transférer cette fonction à une autre entité permettra au Bureau d’éthique de consacrer plus de temps et d’attention à ses rôles de conseil, de formation et d’action éducative, ainsi que de promouvoir plus activement les comportements conformes à l’éthique dans l’ensemble de l’Organisation.
Le fait de mettre davantage l’accent sur la promotion d’une atmosphère conforme à l’éthique au sein de l’Organisation arrive à point nommé, vu la publicité négative dont ont fait l’objet d’autres organisations internationales en raison d’allégations d’inconduite sexuelle formulées contre des cadres supérieurs. Le Bureau d’éthique redoublera d’efforts et réalisera d’autres séances de formation aussi bien au Siège que dans les bureaux nationaux, pour veiller à ce que les membres du personnel se conduisent, et accomplissent le travail de l’Organisation, d’une manière digne, professionnelle et conforme à l’éthique. En cette époque marquée par le mouvement « Me Too », le Bureau d’éthique s’emploie à créer une campagne de communications visant à informer les employés de leurs droits et obligations concernant la façon dont ils traitent leurs collègues. La campagne portera essentiellement sur le droit des employés de travailler dans un environnement exempt de harcèlement et de s’exprimer s’ils vivent des situations inconfortables, sans avoir à craindre de représailles. Elle signalera en outre clairement à des harceleurs potentiels que leur comportement est déplacé et ne sera pas toléré à l’OPS. De plus, le Bureau d’éthique collabore actuellement avec le Bureau du médiateur pour élaborer une séance de formation abordant la question précise du harcèlement sexuel au travail.
Le risque de fraude au sein des organisations fait également l’objet d’une attention accrue. Le Bureau d’éthique prépare actuellement une politique de lutte contre la fraude qui s’appliquera à l’ensemble de l’Organisation. De plus, il inclut la fraude parmi les sujets abordés dans ses séances de formation, afin de réduire le risque de fraude au sein de l’OPS, de préciser clairement que l’Organisation n’a aucune tolérance pour la fraude et la corruption et d’indiquer que les employés seront tenus responsables de leurs actes.
Pendant la période visée par ce rapport, le Bureau d’éthique a administré une élection à l’échelle de l’Organisation visant à choisir des représentants du personnel qui siégeront au Tribunal d’appel de l’OPS. Environ 1650 suffrages ont été exprimés, et une liste complète de représentants du personnel venant aussi bien des services généraux que des catégories professionnelles a été élue et nommée au Tribunal d’appel.
Le programme de gestion du risque institutionnel (ERM) du BSP a continué à croître en maturité et à démontrer son utilité. Un premier cadre relatif au programme d’ERM du BSP a été élaboré en 2011 et un comité permanent d’ERM créé en 2015. L’ERM a été institutionnalisée au sein des processus de planification et d’opérations, et le Bureau a institué un registre des risques, en plus d’élaborer des outils pour aider les gestionnaires des centres de coûts à contribuer au registre. Le personnel de l’ERM a travaillé en étroite collaboration avec le Département de la planification et du budget pour intégrer les facteurs de risque au Programme et budget 2018-2019 de l’OPS.
Le rapport du Comité d’audit, présenté à la 162e session du Comité exécutif en juin 2018 (document CE162/9), a noté un bon niveau de développement et d’amélioration concernant la structure institutionnelle et l’examen des risques. Toutefois, le Comité a recommandé que des liens plus explicites existent entre le cadre de contrôle interne du BSP et la gestion du risque.
Le Programme et budget 2018-2019 de l’OPS (Document officiel OD354) a été examiné et approuvé par la 29e Conférence sanitaire panaméricaine en 2017. Ce cycle de planification était le premier durant lequel le BSP présentait une proposition complète concernant le Programme et budget au Sous-comité du programme, du budget et de l’administration (SPBA) pour examen, avant de la présenter au Comité exécutif. Un budget total de $619,6 millions a été approuvé pour les programmes de base, ce qui représente une augmentation de 1,1 % par rapport aux chiffres de 2016-2017. Cette augmentation est due à l’accroissement de l’allocation budgétaire de l’OMS accordée à notre Région.
Le Programme et budget 2018-2019 a été élaboré grâce à un processus de hiérarchisation ascendant et axé sur les résultats, réalisé au moyen de la méthodologie OPS-Hanlon, et à l’établissement des coûts effectué dans les bureaux nationaux de l’OPS et les programmes techniques. Le Programme et budget 2018-2019 fixe des résultats programmatiques mesurables pour deux ans ; il représente le principal moyen d’offrir une reddition de comptes institutionnelle pour les ressources que l’OPS reçoit de ses États Membres et de ses partenaires de développement.
Pendant la période considérée, le Bureau a mis en œuvre la première clôture (2016-2017) et la première ouverture (2018-2019) d’un exercice biennal réalisées grâce au nouveau système d’information pour la gestion du BSP (PMIS), un outil de planification des ressources d’entreprise qui intègre tous les processus opérationnels essentiels. Durant sa mise en place, le PMIS a présenté plusieurs difficultés majeures pour les employés, qui apprenaient à utiliser le nouveau système tout en répondant aux défis quotidiens relatifs au fonctionnement de l’OPS. Le personnel du BSP a travaillé efficacement à résoudre les problèmes administratifs qui se posaient ; par conséquent, il y a eu dans l’ensemble relativement peu de retards dans le déroulement des opérations relatives au nouvel exercice biennal. La coopération technique et les activités courantes, notamment, n’ont pas été perturbées.
Plusieurs améliorations ont été apportées au PMIS, en particulier l’élimination d’étapes superflues et l’introduction de feuilles de calcul électroniques collaboratives qui permettent un partage des données en direct dans un environnement sécurisé. En mai 2018, le BSP a inauguré la production automatique des états de compte, des factures et des rapports des partenaires de développement ainsi que leur livraison électronique aux États Membres dans le PMIS. Ces changements devraient améliorer considérablement la rapidité de ces processus et réduire les coûts administratifs.
Le BSP a reçu une opinion d’audit sans réserve pour 2017, ce qui représente un jalon majeur pour le Bureau pendant ces deux premières années de mise en place du nouveau PMIS. La communication de l’information financière a été rendue plus rapide et plus efficace, grâce à l’automatisation de plusieurs opérations qui étaient jusque-là réalisées manuellement.
Des employés du Département de gestion des ressources financières du BSP ont visité 18 bureaux nationaux pour procéder à des examens financiers et vérifier la conformité des opérations avec le Regulamento Financeiro e das Regras Financeiras de l’OPS, de même qu’avec les politiques et procédures connexes. À la suite de la formation donnée dans l’ensemble du Bureau, aussi bien en présentiel que de manière virtuelle, la qualité des données comptables fournies par les diverses entités s’est améliorée, et moins de rectifications ont été requises.
Pendant la période visée par ce rapport, le BSP a amélioré la cybersécurité, notamment grâce à un renforcement du contrôle de l’accès aux systèmes par les utilisateurs par le moyen d’une authentification à facteurs multiples, et grâce à une meilleure sensibilisation de ceux-ci. Le Bureau a également mis en place un service de reprise après sinistre à la demande (duplication des serveurs et hébergement chez un tiers comme solution de repli en cas de catastrophe naturelle ou provoquée) en tant qu’élément crucial du plan de continuité des opérations de l’Organisation. La mise en œuvre de ce plan a inclus la mise en place d’un nouveau système d’alerte, intégré au PMIS et capable d’informer le personnel du BSP de toute situation d’urgence par message vocal, message texte ou courrier électronique.
Le BSP a amélioré la cybersécurité, notamment grâce à un renforcement du contrôle de l’accès aux systèmes par les utilisateurs par le moyen d’une authentification à facteurs multiples
Le BSP a également amélioré ses services de technologie de l’information pour accroître la collaboration et la communication au sein des équipes et des partenaires de l’OPS ainsi qu’entre eux, dans des environnements sécurisés, contrôlés et efficients. L’ajout de Microsoft Office 365 à l’éventail de services infonuagiques du BSP a permis une mobilité accrue, puisque les employés ont désormais accès à leurs services, à leurs outils et à leurs banques de données directement et en tout temps, n’importe où et sur n’importe quel appareil. Le recours à Skype for Business a amélioré la réactivité et l’agilité de l’Organisation en rendant possibles des réunions virtuelles, ainsi qu’un échange de messages et un partage de fichiers, adaptables et mobiles. La programmation de réunions consacrées à la coopération technique au Siège de l’OPS a été améliorée par l’installation d’un nouvel outil de réservation en ligne facile à utiliser.
En ce qui a trait à l’infrastructure physique, un studio d’enregistrement vidéo et audio moderne a été aménagé au Siège de l’OPS pour la production de contenus de qualité professionnelle, qui serviront à la stratégie de communications de l’OPS.
Un nouveau plan centralisé de remplacement des véhicules a été mis en œuvre, dans le cadre du Fonds directeur d’investissement. Aussi, plus de 60 véhicules obsolètes ont été remplacés dans les bureaux de pays et les centres de l’OPS, pour assurer un soutien fiable aux activités de coopération technique réalisées dans les pays.
L’aide officielle au développement dans la Région des Amériques a continué de diminuer, alors que les ressources financières provenant des pays qui siègent au Comité d’aide au développement de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE/CAD) ont été dirigées surtout vers l’Afrique et l’Asie.
Les efforts pour mobiliser des ressources se poursuivent, dans un environnement hautement compétitif et un contexte international caractérisé par des défis politiques imprévus. Plus précisément, les changements de gouvernement au sein de la Région, y compris dans des pays qui fournissent un pourcentage important des contributions volontaires de l’Organisation, pourraient nuire à la création de nouvelles opportunités et aux ententes existantes – dont des engagements annuels –, ce qui aurait un impact important sur la mobilisation des ressources. Au niveau des pays, la mobilisation de ressources est inégale ; on y observe plusieurs succès substantiels ainsi que des opportunités non exploitées en matière de contributions volontaires ainsi que de contributions volontaires nationales.
En ce qui a trait aux activités, aux partenariats et aux alliances du BSP dans le domaine de la mobilisation de ressources, il pourrait y avoir avec des partenaires privés des conflits d’intérêts potentiels susceptibles de nuire à l’image et à la réputation de l’Organisation.
Malgré les avantages que présente notre époque numérique, l’accès à l’information ainsi que la gestion et le partage des connaissances ne sont pas toujours abordés suffisamment dans les programmes des agences onusiennes et des États Membres. Par exemple, la réduction de la taille des bibliothèques de l’OPS et d’autres agences onusiennes de même que le manque de partage des connaissances au sein des organisations peuvent entraîner une perte d’informations sur le legs et l’héritage de ces organisations. Cette perte désavantage la nouvelle génération, même si celle-ci est disposée à se renseigner sur les réalisations passées de ces institutions, et constitue une situation problématique, puisqu’il s’agit là des futurs décideurs, chercheurs, responsables sanitaires et acteurs.
Étant donnée la sensibilisation accrue aux questions de sécurité sur le plan local, national et mondial, le bâtiment qui héberge le Siège de l’OPS, situé à Washington (D.C.), requiert une mise à niveau destinée à limiter les risques sécuritaires, pour le personnel comme pour les visiteurs.
Le BSP doit gérer les risques provenant de la fluctuation des taux d’intérêt et des taux de change afin de réduire le plus possible leur impact sur les liquidités, les investissements, les soldes en caisse et les revenus divers de l’OPS. Le Bureau doit aussi réduire la possibilité que l’instabilité politique et économique nuise à la capacité de certains États Membres et de certains partenaires de développement à remplir leurs engagements financiers envers l’Organisation.
Le BSP devra poursuivre et intensifier les mesures visant à renforcer sa capacité à mobiliser des ressources, notamment par une diversification de sa base de partenaires de développement, en examinant des occasions de conclure des ententes avec des partenaires non traditionnels ou nouveaux (tels que la Chine, la Corée, la Russie, Singapour et d’autres pays) ainsi qu’avec des fondations philanthropiques et avec le secteur privé. Le Bureau devra aussi accroître et développer la formation et le renforcement des capacités de son personnel des bureaux de pays en matière de mobilisation de ressources et de conception de projets. Ces efforts pourraient faciliter la mobilisation de ressources et permettre de créer de nouveaux partenariats, améliorer la collecte d’informations sur les partenaires de développement, les divers scénarios et les contributions volontaires, ainsi que l’analyse de ces informations, accroître les communications administratives et institutionnelles, qui renforcent la capacité du Bureau à conserver les partenariats actuels et à en créer de nouveaux, ainsi que promouvoir le modèle des contributions volontaires nationales auprès des États Membres. Ce type de contribution permet aux pays de la Région de collaborer avec le BSP au niveau national, en orientant leurs propres ressources vers l’atteinte de priorités et d’objectifs nationaux en matière de santé. La mobilisation de ressources au niveau des pays peut être accrue grâce à un renforcement des capacités, à la définition de cibles claires concernant les pays, à l’affectation de temps et de ressources et à une reddition de comptes améliorée.
La mise en œuvre du FENSA, qui se traduit par la réalisation de contrôles diligents et par l’évaluation, l’évitement ou la gestion du risque et des conflits d’intérêts potentiels, est essentielle pour préserver et renforcer la réputation de l’Organisation en tant qu’intermédiaire, facilitateur et partenaire honnête en santé publique.
Le BSP doit s’employer efficacement à mettre en place de nouvelles techniques visant à organiser et à diffuser les informations destinées à combler le fossé numérique qui persiste dans la Région. Parmi les stratégies possibles, notons de nouvelles méthodes permettant de colliger des exemples plus concrets et tangibles de travail avec les centres collaborateurs de l’OPS/OMS et de dialoguer avec les autorités nationales concernant l’importance de ce mode de coopération technique. En outre, puisque la gestion des connaissances est un élément transversal de la coopération technique, on doit inclure cet élément d’une manière accrue et plus durable dans la préparation et la mise en œuvre de politiques, de programmes et de projets institutionnels, ainsi que dans la coopération technique avec les États Membres de l’OPS.
La promptitude de la livraison de biens et services, au meilleur prix, sera améliorée grâce à l’accroissement et à l’amélioration par le Bureau de la planification des demandes de biens et de services, en particulier ceux qui sont achetés par le moyen du Fonds stratégique et du Fonds renouvelable de l’OPS. Le BSP devra améliorer la communication avec ses États Membres afin de recevoir et de fournir des informations sur les biens et services obtenus et livrés dans le cadre de la coopération technique. Certains produits achetés pour les États Membres sont vendus par des monopoles ou des oligopoles, une situation qui se complique davantage lorsque l’offre du produit est insuffisante pour répondre à la demande mondiale. Un exemple de ce fait est survenu pendant la période visée par ce rapport, lorsque les efforts réalisés pour se procurer des vaccins antipoliomyélitiques inactivés ont rencontré des difficultés dues à l’insuffisance de l’offre au niveau mondial. Le BSP devra, en outre, trouver des façons de réduire le délai de livraison des biens pendant les situations d’urgence et les flambées qui surviennent dans la Région, pour permettre une réponse efficace lorsque les produits ne sont pas disponibles ou en cas de rupture de stock.
Le Fonds directeur d’investissement pourrait offrir une possibilité de planifier et d’exécuter, au cours du second semestre de 2018, un projet visant à renforcer les contrôles relatifs à l’accès et à la surveillance de la sécurité au bâtiment qui héberge le Siège de l’OPS.
19 L’Argentine, le Belize, la Bolivie, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, El Salvador, l’Équateur, les États-Unis d’Amérique, le Guatemala, le Guyana, Haïti, le Honduras, la Jamaïque, le Mexique, le Nicaragua, le Panama, le Paraguay, le Pérou, la République dominicaine, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Sainte-Lucie, le Suriname, l’Uruguay et le Venezuela.